Qu'est-ce qu'une dysplasie de la hanche ?
Une maladie congénitale
La dysplasie de la hanche se présente comme une instabilité congénitale affectant entre 6 et 20 nourrissons sur 1000 à la naissance. Cette condition découle d'une perturbation du développement de l'articulation de la hanche, se manifestant dans plusieurs situations :
- Pendant la croissance fœtale par manque d'espace : les contraintes liées à l'espace réduit dans l'utérus peuvent entraîner des anomalies dans le développement de la hanche.
- Lorsque le bébé se présente par le siège plutôt qu'en position céphalique : dans cette situation, les hanches du bébé peuvent se retrouver en flexion tandis que les genoux sont en extension, favorisant le développement de la dysplasie.
- Durant le portage du bébé en mode emmailloté : la technique d'emballage serré peut exercer une pression inappropriée sur les hanches en développement du nourrisson, contribuant ainsi à la dysplasie.
- Prédisposition génétique : certains facteurs génétiques augmentent la susceptibilité à la dysplasie de la hanche.
Cette déformation est identifiée par les pédiatres et radiologues à travers plusieurs manifestations caractéristiques, notamment :
- Un emboîtement déficient du fémur dans l’articulation.
- Une obliquité excessive du toit du cotyle.
- Une dysplasie du fémur.
- Une légère laxité de la hanche.
- Une luxation totale de l’articulation.
D'origine héréditaire ou acquise, cette pathologie touche cinq fois plus de filles que de garçons. Un examen échographique de routine de la hanche est pratiqué sur tous les nourrissons
Un facteur de risque d'arthrose précoce
Non détectée, du fait de son caractère souvent asymptomatique ou de l'association à des symptômes non spécifiques, cette déformation engendre une répartition moins efficace des pressions induites par le poids du corps sur l'articulation. Ces conséquences se manifestent chez l'adulte par divers symptômes, notamment :
- Des douleurs articulaires,
- Des boitements,
- Des restrictions de mouvement,
- Le développement précoce de l'arthrose de la hanche avant l'âge de 50 ans,
- Une invalidité, surtout dans les cas les plus critiques.
Ces manifestations varient en intensité, selon la sévérité de la dysplasie et de la prise en charge médicale. Pour éviter les complications significatives à l'âge adulte, une surveillance régulière et une intervention précoce sont recommandées.
La prise en charge des hanches dysplasiques chez l'adulte
Un diagnostic imprévu
Si la dysplasie de la hanche est visible :
- chez le nourrisson par échographie lors des premiers examens pédiatrique
- Chez l'enfant de plus de 4 mois par des difficultés à la marche, une différence de taille de jambes et une radiographie…
À l'âge adulte le diagnostic s'effectue par hasard à la suite de plaintes pour des douleurs mécaniques ou une suspicion d'arthrose. La radiographie qui s'en suit révèle ainsi :
- les malformations à l’origine de l’instabilité de la hanche,
- l’arthrose précoce qui en résulte.
- la sévérité de la dysplasie,
- le choix du traitement.
Des examens complémentaires (scanner ou IRM) peuvent se révéler nécessaires pour évaluer le cartilage, le labrum, ou effectuer des mesures plus précises (torsion fémorale notamment).
La chirurgie de dysplasie de la hanche
Pour les adultes, les médicaments contre la douleur apportent un soulagement temporaire, mais ne règlent pas le problème de fond. Les anomalies anatomiques de la hanche sont donc traitées par chirurgie, avec deux options possibles :
- Une chirurgie correctrice, qui consiste à traiter les défauts architecturaux de l’articulation afin de prévenir ou de retarder le plus longtemps possible la survenue de la coxarthrose.
- La pose d'une prothèse de hanche, généralement réservée aux patients de plus de 50 ans car moins actifs que les plus jeunes, prévient le risque de descellement.
Une rééducation post chirurgicale
Après la chirurgie, le patient sera suivi par son généraliste et par le rhumatologue afin de vérifier la bonne évolution de l'articulation. En complément, ces derniers préconisent :
- Une activité physique régulière de type vélo (sur route ou elliptique), natation (en particulier la brasse) ou marche. Par contre, les sports à haut niveau de contrainte pour la hanche tels que le judo ou la danse sont à éviter.
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Les exercices de renforcement musculaire autour de la hanche (cuisses fessiers), réduisent les contraintes exercées sur la hanche et préviennent les douleurs et l’arthrose. Parmi les exercices recommandés par les kinésithérapeutes :
- le flexion-rotation de la hanche et les étirements du quadriceps,
- les rotations du bassin et les élévations des jambes en position allongée,
- les élévations latérales de jambe, les extensions de hanche et les squats contrôlés,
- les crunchs modifiés, les planches et les rotations du tronc.
- Dormir avec un coussin orthopédique entre les jambes. Aussi appelé coussin pour genou, cet accessoire en mousse à mémoire de forme se place entre les jambes en position latérale. Cette posture permet de contrôler les mouvements et le croisement des jambes durant le sommeil pour réduire les risques de luxation et diminuer les tensions sur la zone du bassin.
Avec une prévalence de 20 à 50 % de l'arthrose de la hanche avant l'âge de 50 ans, l'instabilité de la hanche est une pathologie à dépister et traiter le plus tôt possible. Ainsi, si vous ressentez la moindre gêne articulaire au niveau des hanches avant l'âge de 40 ans, consultez un rhumatologue ou un ostéopathe. Ces professionnels peuvent minutieusement analyser les moindres anomalies, prodiguer des soins adaptés, et agir de manière préventive pour contrer le développement de la dysplasie et éviter éventuellement le recours à une intervention chirurgicale.
Sources :