La nuit, vos jambes s'agitent sans que vous puissiez les contrôler, comme si vous aviez du soda dans les veines ou des petites souris courant dans vos muscles ? Non, vous n’êtes ni possédé ni atteint de la maladie de Parkinson, mais peut-être souffrez-vous du syndrome des jambes sans repos.
Cette agitation des jambes étrange, qui survient la nuit et parfois en journée chez 6 et 15 % des adultes, peut devenir très handicapante et épuisante. Dans les cas les plus graves, le fait de ne pouvoir rester immobile trop longtemps s'apparente à une véritable torture, avec l'impossibilité de trouver le sommeil. Voici ce qu’il faut savoir sur ce mystérieux syndrome et comment mieux vivre avec.
Qu'est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), aussi appelé maladie de Willis-Ekbom, est un trouble neurologique qui provoque une envie irrésistible de bouger les jambes, souvent accompagnée de sensations désagréables telles que des picotements, des tiraillements ou des démangeaisons au niveau des membres inférieurs. Ces sensations surviennent principalement lorsque les jambes sont au repos, notamment le soir ou pendant la nuit.
Syndrome des jambes sans repos isolé
Le syndrome des jambes sans repos isolé (ou primaire) fait référence à une forme du syndrome des jambes sans repos (SJSR) qui apparaît souvent de façon idiopathique, c'est-à-dire sans cause apparente, et peut être en grande partie héréditaire. Ces sensations désagréables, aussi appelées « impatiences », se manifestent par :
- des picotements
- des fourmillements
- des tiraillements
- une impression de décharge électrique
- des douleurs dans les formes accentuées du syndrome.
Ces symptômes, le plus souvent symétriques, peuvent parfois être plus marqués pour l’une des deux jambes. Ce besoin pressant et irrésistible de bouger les jambes oblige la personne à se relever et à marcher.
Bien qu'elles surviennent en position allongée, ces impatiences peuvent aussi se manifester dans la journée, en position assise ou debout lors d’une immobilité prolongée.
Syndrome des jambes sans repos associé à des mouvements périodiques nocturnes
Une fois que vous arrivez à vous endormir et à calmer vos impatiences, un autre type de SJSR prend le relai : des secousses musculaires involontaires pendant le sommeil. Ce syndrome appelé mouvements périodiques des membres inférieurs ou mouvements périodiques nocturnes ou mouvements périodiques au cours du sommeil touche 80 % des personnes atteintes du SJSR.
Ces petits mouvements involontaires touchent les extrémités des muscles des jambes, allant d'une extension du gros orteil à une flexion du pied jusqu'à fléchir le genou ou basculer la hanche. Et ce, plusieurs fois dans la nuit, toutes les 20 à 40 secondes, sous forme de crises de 5 à 20 minutes.
Ces mouvements, en apparence anodins, génèrent des micro-réveils non perçus par le dormeur mais qui fractionnent et altèrent la qualité de sommeil. Car chaque contraction musculaire augmente le rythme du cœur et l'activité cérébrale du dormeur… ce qui nuit à la récupération nocturne.
Sans oublier que ces secousses gênent aussi le sommeil du conjoint, qui reçoit des coups de pieds dans la nuit.
Qu'est-ce qui provoque le syndrome des jambes sans repos ?
Les causes exactes du SJSR ne sont pas entièrement connues, mais il est souvent lié à un déséquilibre de la dopamine dans le cerveau, une hormone impliquée dans le contrôle des mouvements musculaires. Certains facteurs comme la génétique, les carences en fer, la grossesse, des troubles neurologiques ou des maladies chroniques peuvent augmenter les risques de développer le SJSR.
Les personnes les plus sujettes à souffrir du syndrome des jambes sans repos sont :
- les femmes enceintes au dernier trimestre de grossesse (le SJSR disparaît après l'accouchement)
- les jeunes adultes ayant un parent atteint du syndrome
- les personnes atteintes par une maladie chronique :
- l’insuffisance rénale chronique
- une anémie par carence en fer
- le diabète
- l'hypothyroïdie
- la fibromyalgie
- la sclérose en plaques
- la maladie de Parkinson
- les personnes sous médicaments (ex. : neuroleptiques, antidépresseurs, antihistaminiques, lithium)
- les personnes en surpoids
- les consommateurs d’alcool, de tabac, café, thé et/ou chocolat
- les personnes stressées et fatiguées.
Comment arriver à dormir avec des impatiences ?
Le SJSR commence généralement à se manifester pendant la phase où, allongé sur le lit, le corps se détend pour tenter de s'endormir… Or, pour plonger dans le sommeil sereinement et éviter les insomnies à répétition, ces mouvements doivent cesser.
Les bonnes pratiques
Parfois, des gestes simples suffisent pour calmer les démangeaisons. Dès les premiers signes :
- bougez, levez-vous et marchez quelques minutes
- massez les membres concernés
- appliquez sur vos jambes des compresses froides ou chaudes, ou bien relaxez-vous en prenant un bain chaud
- concentrez toute votre attention sur une activité soutenue (intellectuelle, manuelle ou ludique).
Cependant, tout ce que vous allez intenter pour calmer vos impatiences va retarder le moment d'endormissement et générer un manque quantitatif de sommeil. Pour anticiper ce phénomène, pensez à changer quelques habitudes dans votre quotidien :
- Faire des exercices de stretching avant de vous coucher
- Se coucher et se lever à heures fixes, et dormir suffisamment
- Adopter des activités relaxantes comme le yoga, l'autohypnose.
- Éviter tous les déclencheurs de SJSR (ex. : thé, café, alcool, tabac, dépense physique intense en fin de journée)
- Conserver une alimentation équilibrée
- Pratiquer régulièrement une activité physique.
LIRE AUSSI : que faire des douleurs dans les jambes la nuit ?
Le traitement médical des jambes sans repos
Si ces manifestations peuvent être épisodiques et tout à fait banales, vous devez, à contrario, consulter votre médecin si :
- Les symptômes se répètent de plus en plus souvent
- Votre sommeil, votre concentration et/ou votre humeur sont perturbées.
Ce dernier pourra vous prescrire une polysomnographie (un enregistrement du sommeil avec des capteurs sur le corps qui prélèvent et analysent la fréquence des mouvements), des médicaments pour réguler la dopamine, traiter les carences et les causes médicales sous-jacentes.
Le coussin orthopédique
Dormir avec un coussin orthopédique ou un coussin pour genoux peut aider à réduire le syndrome des jambes sans repos (SJSR) en améliorant le confort, la posture et la circulation sanguine pendant le sommeil. Voici pourquoi :
1- Le syndrome des jambes sans repos est souvent aggravé par une mauvaise circulation. En utilisant un coussin orthopédique, comme un coussin de genou entre vos jambes en position latérale, vous réalignez la position de votre corps, de manière à relancer la circulation dans les membres inférieurs et atténuer les sensations de picotements et de tiraillements.
2- En corrigeant l'alignement des jambes, des hanches et du dos, le coussin réduit la pression sur les articulations et les muscles, responsables des symptômes du SJSR.
3- De plus, dans cette position, les jambes maintenues et stabilisées pourront difficilement bouger.
4- Enfin, ce type de coussin en mousse à mémoire de forme soutient et apaise les muscles pour calmer les agitations nocturnes.
Si l'on parle de syndrome de jambes sans repos et non de maladie, c'est que l'on n'a pas encore défini les réelles causes et qu'il n'existe pour le moment aucun médicament curatif. En effet, les traitements prescrits calment les symptômes, mais aucun n'arrive encore à guérir les patients. C'est pourquoi il revient à chacun de trouver les stratégies qui fonctionnent pour eux. Celles qui arrivent à calmer leur inconfort et aident à retrouver un sommeil réparateur.
Sources ;
https://www.vidal.fr/maladies/psychisme/syndrome-jambes-sans-repos-impatiences/traitements.html